Et tout ce chemin parcouru, après une première maternité et mes certitudes qu’elle serait la dernière…

Apprendre que tu as choisi de venir te nicher dans mon ventre et traverser une tempête émotionnelle.

T’aimer déjà de tout mon être et faire le deuil d’une vie que je nous avais tracée, à 3, sans toi.

Dealer avec l’inquiétude, les remises en question, la fatigue, le découragement, le désespoir parfois et ne jamais rien lâcher, rester alignée. Dans tous les moments de doute, revenir à moi et ce en quoi je crois du plus profond de mon être : au pouvoir de l’amour inconditionnel dans l’éducation.

T’accompagner au quotidien, te soutenir dans la connaissance de toi, t’aider à mettre des mots sur ce que tu ressens, accueillir ta colère, ta tristesse, tes peurs que tu puisses nourrir la confiance que ces émotions-là aussi sont légitimes. Que tu es un garçon et que tu peux pleurer, vouloir porter une robe, aimer les dinosaures et les Lego, mettre une pince dans tes cheveux, porter une bague arc-en-ciel aux doigts, jouer aux petites voitures et au hockey. Te rappeler que lorsque les autres se moquent, ils ne parlent que d’eux.

Faire face aux reproches, aux jugements, aux conseils et avis que je n’ai pas demandé et me le rappeler également. Lire des articles bien malgré moi qui prônent encore, en 2023, le dressage et l’obéissance, l’humiliation, la peur et la honte comme moteur de changement dans l’éducation. Me pincer et espérer me réveiller d’un cauchemar alors qu’il s’agit bel et bien d’une forme de réalité pour nombre d’enfants sur cette terre. Pester, souvent.

Puis mesurer le privilège d’avoir développé une conscience différente qui me permet de choisir là où je souhaite mettre mon énergie. Et reconnaître combien devenir ta maman a soutenu cet élan de changement.

Bel anniversaire mon chaton que j’aime,
Maman.