Ce matin, je me suis fâchée sur notre fils.
Aux prises avec une fatigue importante, une migraine, et l’horloge qui tournait, je n’ai pas compris que Merlin avait besoin de jouer au moment de se préparer pour l’école et j’ai brandi ma couronne de parent-roi tout puissant (si, si!) : c’est moi qui décide! Je vous laisse imaginer la tension, la frustration, les cris, les pleurs et les gestes maladroits (je lui ai fait mal au bras en tentant de le rattraper 💔).
J’étais très en colère… et au moment où je vous écris ces lignes, je ne sais toujours pas comment j’ai fais pour avoir cette petite seconde de conscience qui m’a amené à prendre une longue respiration. Sinon peut-être une grande tristesse à laquelle j’ai touché rapidement, qui me rappelle combien je ne veux pas vivre ce rapport de force avec notre fils.
Prendre ce temps d’arrêt m’a permis de revenir vers lui et de vérifier si il voulait venir dans mes bras, ce qu’il a accepté, et je me suis excusée. Je lui ai dit combien j’étais désolée de me mettre dans cet état, j’ai vérifié si il acceptait mes excuses et lui ai demandé que l’on réfléchisse ensemble à comment nous pourrions vivre davantage de joie le matin, au moment du départ. Une première piste est à explorer (après lui avoir fait plusieurs propositions) : celle de se lever plus tôt le matin, de sorte à ce que le temps devienne un allié.
Encore aujourd’hui, quel que soit mon parcours et mon expérience, j’ai un peu de mal à m’accueillir dans ma condition humaine et tout ce qu’elle me fait vivre. J’ai beaucoup pleuré lorsqu’il est parti avec son papa pour l’école 😉 Les larmes sont salvatrices et me permettent de retrouver un espace intérieur, au départ duquel je suis en mesure de me rappeler combien je fais vraiment du mieux que je peux, à chaque instant. Avec la conscience que j’aspire à vivre autre chose dans ces moments précis et que je mets vraiment tout en oeuvre pour que cela se passe différemment la prochaine fois.
Je me suis souvent dit que j’aimerais accompagner les futurs parents à se préparer aux bouleversements que la naissance d’un enfant implique dans nos vies de femme et d’homme, à tous les égards. Et puis je me rappelle qu’aussi fertile soit notre imagination, c’est dans le vivant de l’instant que l’on intègre au mieux ce qu’accompagner un enfant suppose…
Aussi, avec beaucoup d’humilité, je peux juste partager combien cette citation fait écho à ce que je ressens et combien je vis ma parentalité comme une véritable mission de vie, la plus belle et la plus difficile.
Devenir parent et répondre aux besoins de nos enfants (si telle est notre intention de vie – et je nous le souhaite -) est une responsabilité exigeante; cela demande – de mon expérience – de la persévérance, de la patience, de l’accueil, de la conscience, de l’attention de tous les instants, de l’amour inconditionnel, du respect, de l’écoute, du travail sur soi (beaucoup!), de l’humilité, de la confiance, de la force et du courage.
Devenir parent et répondre aux besoins de nos enfants nécessite, en ce sens, parfois, soutien et accompagnement.
Nous reconnaître qu’il n’est pas simple d’être parent et voir l’accompagnement comme une chance de prendre soin de soi, de l’autre, de la relation ❤